Jacques LEGENDRE

Ancien Ministre - Sénateur du Nord

Membre de la Commission des Affaires Etrangères,
de la Défense et des Forces Armées

Vice Président de la Communauté d’Agglomération de Cambrai

En qualité de parlementaire

20 novembre

Du 20 novembre 2015

Madame le Maire, Monsieur le Maire,

Je vous écris du Sénat où je vais voter en faveur de la prolongation de l’état d’urgence.

Aujourd’hui l’essentiel est en jeu. Notre pays est l’objet d’agressions qui menacent nos vies, nos valeurs et notre liberté.

Dans une telle situation tout le reste est accessoire. Nous sommes attaqués. Nous devons nous défendre. Le débat ne peut porter que sur l’efficacité des mesures proposées.

Je voterai l’état d’urgence car il n’est pas contestable que cette mesure est nécessaire. Je voterai les crédits qui sont demandés en faveur de la justice, de la Police, de la Gendarmerie et de l’Armée. J’attends de savoir ce que le Chef de l’Etat entend modifier à la Constitution pour savoir quelle sera ma position. Peu importe qu’une proposition émane du Gouvernement, de la majorité ou de l’opposition. Si elle est utile il faut la soutenir. Si elle n’est pas nécessaire il est par contre légitime de ne pas la voter.

La première responsabilité des politiques, c’est d’assurer la sécurité de leur pays.

Depuis des années j’ai le sentiment de menaces qui montent à l’extérieur de notre pays et de l’Europe. J’ai tenu à suivre pendant un an la session de l’Institut des hautes études de la Défense nationale puis la session de l’Institut des Hautes études de sécurité intérieure pour me familiariser avec les questions de Défense et de sécurité. L’an dernier j’ai quitté la Commission de la culture et de l’éducation du Sénat pour rejoindre la Commission des Affaires étrangères et de la Défense afin de suivre au plus près la montée des menaces et la réponse apportée par la France. J’étais membre de la Commission d’enquête du Sénat sur les réseaux djihadistes, qui a rendu au printemps des conclusions qui n’ont pas toutes, hélas, été suivies d’effet.

Avec les membres de mon groupe au Sénat, nous avions envisagé de refuser de voter le budget de la Défense parce qu’il nous semblait insincère et insuffisant. Finalement le Chef de l’état s’est décidé à sécuriser ces crédits et à maintenir les effectifs de nos forces. C’était bien le moins.

Quant il s’agit de la France et de la sécurité des Français il faut soutenir toute bonne mesure. Mais il sera légitime aussi de dénoncer sans complaisance toute insuffisance, toute lâcheté, toute gesticulation politicienne, d’où qu’elle vienne.

A juste titre la campagne des élections régionales a été suspendue. Pourtant il faut que le débat régional ait lieu.

Ce dont il faut débattre lors des élections régionales c’est de l’action au quotidien, l’enseignement, la formation, les transports, l’emploi. Bref la vie.

Après les drames de Saint-Denis et de Paris, nous avons tous la tête ailleurs. Il faut pourtant que la démocratie continue à vivre. J’espère que les Français seront nombreux à aller voter.

J’avais prévu de vous écrire aussi pour parler de finances locales et de la DGF. Le congrès des maires me semblait un moment essentiel, une occasion à ne pas manquer pour mettre en garde le gouvernement contre une excessive amputation des ressources des collectivités locales. Le Congrès a été annulé mais nos inquiétudes persistent. Elles sont aussi légitimes.

Tous ensemble, élus locaux et nationaux nous trouvons actuellement confrontés à de lourdes responsabilités. Nous devons être à la hauteur des circonstances.

Je reste plus que jamais à votre écoute. N’hésitez pas à me faire part de vos remarques.

Soyez assuré, Monsieur le Maire, de mes sentiments les meilleures.

 

Jacques LEGENDRE